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Grain de beauté : quand s'inquiéter ?

Les grains de beauté parsèment naturellement notre corps, mais ces amas de cellules qui concourent à orner notre peau peuvent également se transfromer en mélanome. Quelques précautions permettent d'éviter le pire.

De toutes les pathologies de la peau, le mélanome est certainement la plus redoutable du fait de sa capacité à métastaser rapidement. 8 000 à 9 000 nouveaux cas sont dénombrés chaque année. On lui doit environ 1 500 décès par an (1). Si le mélanome survient le plus souvent « en peau saine » (70 à 80 % des cas) sous l’effet notamment du soleil et/ou des coups de soleil répétés pendant l’enfance et l’adolescence, il peut aussi se développer dans 20 à 30 % des cas aux dépens des grains de beauté – les nævus –, des amas de mélanocytes, cellules qui vont fabriquer la mélanine, le pigment protecteur de la peau

L'intérêt du dépistage précoce

Fort heureusement, un mélanome dépisté suffisamment tôt (stade 1), avant le stade des métastases donc, peut être guéri lorsque la tumeur est totalement retirée, avec un taux de survie de 88 % après 5 ans. D’où l’importance des consultations annuelles régulières chez le dermatologue et de l’autoexamen, a fortiori lorsqu’on est porteur de nombreux grains de beauté. Mais encore faut-il savoir quand, où et que rechercher !

Quand s'inquiéter ?

En pratique, le mélanome se présente sous la forme d’une tache saillante, asymétrique, brun clair ou foncé, rougeâtre, blanche, voire bleutée, d’un diamètre supérieur à 6 mm, aux contours irréguliers et déchiquetés survenant sur la peau saine ou aux dépens d’un grain de beauté, qui va changer d’aspect, pour grossir, s’élargir, saigner lors d’un simple contact, s’ulcérer ou simplement changer de teinte. D’une façon générale, les nævus touchent plutôt les jambes chez la femme et le thorax chez les hommes, plus touchés que les femmes. Outre l’exposition précoce au soleil, les phototypes à risque (blonds, roux, yeux clairs, taches de rousseurs, peau supportant mal le soleil…) et certaines professions (agriculteurs, pêcheurs, professions de plein air…) sont plus exposées au mélanome que d’autres. Enfin, signalons que dans 10 % des cas, le mélanome est familial et donc, sous influence génétique.

Consultez sans attendre

Devant toute modification d’un grain de beauté ou de l’apparition d’une tache sur la peau, il faut consulter rapidement un dermatologue. Ce dernier va examiner la lésion à l’aide d’un dermoscope, une sorte de microscope « de surface ». Au moindre doute, la lésion est retirée en totalité et envoyée à un laboratoire d’anatomopathologie pour analyse. La lésion est mesurée en épaisseur. C’est l’indice de Breslow. Un mélanome qui progresse en profondeur, au-delà de 4 mm, est plus susceptible de métastaser que celui qui ne progresse qu’en surface.

Examiner son bras droit !

Selon une étude britannique récente, la présence de plus de 11 grains de beauté sur le bras droit est un indice important de risque de mélanome sur l’ensemble du corps. Rappelons que le mélanome correspond à un développement anarchique des cellules mélanocytaires. Un risque qui augmente également lorsque le nombre de grains de beauté est supérieur à 50 sur l’ensemble du corps. D’où l’intérêt de compter (ou de faire compter) ses grains de beauté sur l’ensemble de son corps, sans oublier de contrôler la plante des pieds, la paume des mains, la zone génitale et le cuir chevelu. Vous l’aurez compris, l’autoexamen est essentiel dans le dépistage précoce du mélanome.